Ostéopathe Toulouse

Sport et ostéopathie

21 septembre 2012
Posted by kevin

Ostéopathie du sport

Chez le sportif de haut niveau
1)      Préambule
2)      Le déséquilibre musculo-squelettique
3)      Le traumatisme
4)      Conséquences d’un déséquilibre musculo-squelettique
5)      Intervention Ostéopathique chez le sportif
6)      A quel moment un sportif doit-il consulter en Ostéopathie?
Chez le sportif amateur
7)      Préambule
8)      Blessures tendinites et arthrose
Conclusion

Chez le sportif de haut niveau

1)      Préambule

De par leurs entraînements et leurs compétitions, les athlètes de haut niveau ne présentent pas les mêmes contraintes qu’un patient classique. En effet, leurs systèmes articulaires, musculaires, fasciaux, viscéraux, sont mis à rudes épreuves du fait de leurs multiples sollicitations mécaniques physiologiques et psychiques.

A mesure qu’un sportif évolue vers la performance de compétition, il devient de plus en plus à l’écoute de ses sensations physiques et peut être déstabilisé par le moindre petit trouble physique qu’il n’a pas l’habitude de ressentir pendant un entraînement ou une compétition.
Chez le sportif de haut niveau, la mécanique musculo-squelettique, et d’autant plus si celui-ci pratique le haut niveau, peut être assimilée à une mécanique très précise où le moindre dysfonctionnement peut aboutir à son dérèglement, son imprécision, ce qui se traduit en langage sportif par une contre-performance.
Chez le sportif ce sont en général les traumatismes qui sont le plus souvent pourvoyeurs de dérèglements en aboutissant la plupart du temps à un déséquilibre musculo-squelettique.
Egalement sont à considérer : les troubles musculo-squelettiques préexistant à la pratique d’un sport (pieds plats, différence de longueur de jambe, trouble de la posture, scoliose, etc.) ou encore les déséquilibres alimentaires et hydriques.

2)      Le déséquilibre musculo-squelettique

Pour comprendre comment un déséquilibre musculo-squelettique peut entraîner une contre-performance, une blessure ou plus simplement de mauvaises sensations, il faut comprendre le corps comme un ensemble d’articulations fonctionnant comme les engrenages d’une horloge et aux quelles se rajoute un système musculaire complexe, commandé par un système électrique (le système nerveux). Le tout est complexifié par la présence d’un système viscéral présent dans la cavité abdominale et dont les moyens d’attaches ligamentaires (systèmes suspenseurs) peuvent avoir des répercussions sur le système squelettique (bassin, thorax, ceinture scapulaire, rachis cervical).
Malgré tous ces systèmes, il y en a un à qui l’on doit l’unité fonctionnelle du corps, le système nerveux qui intègre les informations concernant de multiples domaines (commande du système hormonal, digestif, etc.) dont font parti l’équilibre, les objectifs moteurs conscients et inconscients et gère pour ceux-là le système musculaire en conséquence.
L’entraînement du sportif sert certes à entrainer les muscles mais ce n’est rien comparé à l’éducation du système nerveux que celui-ci réalise lors de l’entraînement.
Rappelons que le système nerveux ordonne non seulement aux muscles de se contracter mais avec des paramètres très précis tels que la force, la précision, la rapidité, et tout cela en sollicitant plus ou moins de fibres musculaires afin de réaliser le mouvement souhaité. L’ordre des multiples contractions est donc d’autant plus complexe que le niveau du sportif est élevé.
Il y a donc pour réaliser un mouvement, variation de longueur et de force de contraction des muscles. Ces paramètres vont être déterminés par l’état de mobilité des articulations.
Au fil des entraînements, des jours, des semaines, des années, le système nerveux se sera habitué aux mobilités des articulations et aux capacités élastiques et contractiles des muscles dont il se sert.
C’est en « réglant » ces paramètres très fins que le sportif progressera et affinera son mouvement en quête de perfection.

3)      Le traumatisme

Nous ne parlerons pas ici du traumatisme avec blessure où là, la structure étant lésée, le corps doit la réparer avant d’entamer tout un processus de réentraînement afin de rééduquer tout le système nerveux et musculaire face aux nouvelles mobilités articulaires et nouvelles élasticités des muscles consécutives à la cicatrisation tissulaire et l’amyotrophie liée à l’immobilisation de la partie traumatisée.
Le traumatisme même s’il ne fait pas, à priori, de lésion tissulaire va engendrer des mécanismes de défenses de l’organisme qui vont se matérialiser par des raccourcissements musculaires que l’on peut assimiler vulgairement à des contractures plus ou moins importantes. Nous entendons ici par contracture l’augmentation du tonus musculaire d’un muscle donné.
Ces contractures sont causées par des mécanismes neurologiques tels que le réflexe myotatique qui, rappelons-le, ne passe pas par le système nerveux central ce qui nous permet de le considérer indépendant du système nerveux qui est éduqué pendant l’entraînement.
Ces contractures aussi minimes qu’elles soient, vont engendrer des déséquilibres de tensions musculaires qui vont se répercuter sur le positionnement des articulations en rapport de prés ou de loin avec le système musculaire perturbé.
Les articulations n’étant pas alors positionnées comme auparavant vont voir leur mécanique modifiée.
Pour résumer, tout traumatisme entraîne au niveau musculaire des déséquilibres de tension qui par conséquent vont à leur tour perturber la mécanique articulaire.
Rem : Nous considérons ici les déséquilibres musculaires mais il faut savoir que le système viscéral très discret peut lui aussi donner, par des changements d’inerties brusques, des informations perturbantes aux structures sur lesquelles il s’attache. Ce qui peut favoriser des réactions musculaires similaires à celles obtenues lors d’un traumatisme ou d’un faux mouvement.
Le système nerveux n’étant pour le moment pas éduqué à ces nouvelles propriétés articulaires et musculaires post traumatiques, va commander la réalisation de mouvements tels qu’il les a appris tout au long de ces mois d’entraînement. Cependant comme les mécaniques musculaires et articulaires ne sont sensiblement plus les mêmes, le sportif ne retrouvera pas les mêmes sensations lors de ses mouvements, car il sera en quelques sortes déréglé.

4)      Conséquences d’un déséquilibre musculo-squelettique (stades)

Ce dérèglement peut avoir diverses conséquences de gravité plus ou moins importante, du dérèglement minime au dérèglement majeur, que l’on va classifier du stade 1 au stade 5.
Stade 1 : Le sportif peut tout simplement avoir de mauvaises sensations en réalisant son exercice ou le trouver moins facile ou moins fluide qu’auparavant.
Stade 2 : Le sportif n’arrive pas à réaliser ses performances habituelles et l’on peut parler de contre-performance.
Stade 3 : Le sportif est gêné consciemment par une articulation ou une partie de son corps en réalisant son exercice.
Stade 4 : Le sportif est perturbé par sa gêne et n’arrive pas à réaliser correctement son exercice.
Stade 5 : Le sportif se blesse en réalisant son exercice.
Dans la progression de ces stades, il peut s’être passé quelques jours, quelques semaines, à quelques mois. L’évolution du stade est synonyme d’accumulation de dérèglements et correspond à une diminution de l’amplitude des articulations, une diminution de la capacité élastique des muscles et à la diminution des qualités proprioceptives du sportif.

5)      Intervention Ostéopathique chez le sportif

L’Ostéopathie va intervenir afin de prévenir le dérèglement chez le sportif qui s’entraîne tout au long de l’année. Il va ainsi éviter que des traumatismes même minimes entament le processus de dérèglement dont on a parlé et aboutissent à une blessure.
Egalement si le dérèglement est installé, l’Ostéopathie va permettre d’aider à la régularisation des tensions plus rapidement afin que le sportif reprenne une mécanique correcte et aussi précise que possible.
Lors d’une blessure l’Ostéopathie va permettre, en diminuant les contraintes résultant des dérèglements sur la structure lésée, d’accélérer la guérison.
Le sportif de haut niveau qui souhaite perdre le moins de temps possible dans sa préparation, aura d’autant plus intérêt à consulter en ostéopathie qu’il sera confronté à des traumatismes.
Le rugbyman de bon niveau qui dure dans le temps est souvent celui qui prend soin de son corps, qui est attentif et à l’écoute de ses sensations. Celui-ci consultera assez régulièrement en ostéopathie et pratiquera quotidiennement des assouplissements, limitera l’accumulation de petits dérèglements.
La danseuse dont la mécanique doit être la plus précise possible, étant beaucoup moins soumise aux traumatismes comparativement au rugbyman, pourra consulter beaucoup moins fréquemment.
Mais il sera malgré tout pour elle très important d’avoir un suivi régulier afin, comme pour le rugbyman ou un autre sportif, d’empêcher le processus de dérèglement.

6)      A quel moment un sportif doit-il consulter en Ostéopathie ?

–          Lorsque celui-ci s’aperçoit, après un traumatisme, que la réalisation de ses exercices ne se fait pas comme avant.
–          Lorsque celui-ci sent une zone douloureuse ou inconfortable (tendinites, point dans le dos)
–          Lorsque les performances de celui-ci baissent.
–          Lors de la récupération d’une blessure.
–          Lors de la récidive d’entorses ou blessures à répétition.
–          En prévention.
Pour toutes autres questions contactez-moi.

Chez le sportif amateur

7)      Préambule

    Chez le sportif amateur, de la pratique occasionnelle à la pratique régulière, ce sont paradoxalement chez lui que les blessures vont être les plus fréquentes. Les mécaniques articulaire et musculaire étant moins précises du fait d’un système nerveux moins éduqué car moins entraîné et habitué aux propriétés mécaniques du sujet lors de l’activité pratiquée. Le sportif amateur va d’une part, ne pas reconnaître lorsqu’il y a un déséquilibre musculo-squelettique car n’a pas de repères sensationnels assez précis (sportif occasionnel) et va davantage forcer sur les gênes qu’il ressentira sans y prêter forte attention car moins bien encadré médicalement comparé à un sportif de haut niveau.

8)      Blessures, tendinites et arthrose

   Ce qui va être intéressant de prévenir chez le sportif amateur ce sont bien sûr les blessures mais aussi la mise en place de pathologies chroniques type tendinite et arthrose. Ces pathologies chroniques qui résultent parfois d’un matériel inadapté ou de déséquilibres musculo-squelettiques sous-jacents vont, d’une part empêcher la progression sportive du sujet mais également si elles ne sont pas traitées, favoriser la survenue de blessures.
En effet, la mécanique étant moins fine et les contraintes moins importantes que chez le sportif de haut niveau, le but du traitement ostéopathique va être de faire en sorte que les articulations fonctionnent au maximum dans leur physiologie.
Ce sont les déséquilibres musculo-squelettiques qui sont responsables de ces fonctionnements articulaires « moins physiologiques » ou « moins optimums ».
Pour se faire une image et mieux comprendre ce que nous venons d’expliciter, prenons l’exemple des pneus d’une voiture.
Si le parallélisme des roues n’est pas bien réalisé, l’usure des pneus sera plus rapide et asymétrique.
Il en est de même pour les articulations d’un sportif.
Si le système musculaire et en particulier celui péri-articulaire n’est pas équilibré, l’usure des cartilages sera, comme pour le pneu, plus rapide du fait d’une mauvaise répartition des pressions lors de la réalisation des mouvements articulaires. Le phénomène est d’autant plus important qu’il touche des articulations subissant des charges importantes (articulations des membres inférieurs ou rachis). Le déséquilibre est dans ce cas arthrogène.
Pour les tendinites le principe est le même à part qu’il s’agit de la physiologie, non pas cette fois-ci articulaire mais celle concernant le glissement des tendons. Si au niveau des tendons il y a frottement cela entraîne une inflammation et donc une tendinite. Dans le cas des tendinites d’insertions, c’est la sur-sollicitation en traction des insertions musculaires sur le périoste, sur un terrain acide (viande rouge, alimentation grasse, manque d’hydratation…) qui va entraîner ce type de tendinites.
Le traitement de ces tendinites peut être, surtout lorsqu’elles sont installées depuis longtemps, assez laborieux. C’est en cela qu’existe la complémentarité de l’ostéopathie avec la kinésithérapie.
Le traitement des causes de l’inflammation sera abordé en ostéopathie en une à plusieurs séances selon les cas, et le traitement de l’inflammation pour accélérer davantage la guérison sera abordé en kinésithérapie.

Conclusion

  Afin de pouvoir pratiquer le sport souhaité dans les meilleures conditions, que ce soit pour un sportif de haut niveau ou amateur, l’optimisation des conditions physiques pour l’entraînement passe inévitablement par une bonne hygiène de vie associée à une prise en charge médicale et ostéopathique. La prise en charge ostéopathique dans le milieu sportif consistera principalement à régulariser les déséquilibres musculo-squelettiques consécutifs le plus souvent à des traumatismes physiques. Ces derniers qui modifient l’équilibre musculaire péri-articulaire ont pour conséquences une perturbation de la physiologie articulaire d’une à plusieurs articulations et se traduisent sportivement : par les mauvaises sensations ressenties par l’athlète, par les contre-performances, voire par la blessure.
L’ostéopathie est donc nécessaire en prévention, après un traumatisme physique, lorsque apparaissent de mauvaises sensations ou pour accélérer la récupération d’une blessure.
Rédigé par Kevin PROVENZANI
Ostéopathe D.O.
Le présent article vise à expliquer aux  sportifs, aux coaches, aux étudiants voire aux professionnels de santé, l’intérêt de la prise en charge ostéopathique chez le sportif. Cet article ne décrit qu’une mince partie du champ d’action de l’ostéopathie dans le sport mais vise à en énoncer le principe général ce qui peut être intéressant pour celui qui s’intéresse au sport et à la santé.
Pour toute question, n’hésitez pas à me contacter.

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